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1 ♦ Être humain dans l'âge de l'enfance. ⇒ bambin, fille, 1. fillette, garçon, garçonnet, petit; région. drôle, gone, 2. minot, pitchoun; fam. gamin, gosse, lardon, loupiot, marmot, mioche, môme, mouflet, moutard; très fam. chiard. Enfant en bas âge, au biberon, au sein. ⇒ bébé, nourrisson, tout-petit . Un petit enfant, un jeune enfant. Un enfant déjà grand. ⇒ préadolescent. Enfant scolarisé. ⇒ écolier, élève. — Enfant bruyant, difficile, insupportable, turbulent. ⇒ diable, garnement, polisson. « Elle se souvenait d'avoir été une enfant malheureuse et délaissée » (Sand). Enfant prodige, surdoué. Enfant retardé, arriéré. S'occuper d'un enfant. Élever des enfants. Enfant bien, mal élevé. Cajoler, choyer un enfant. Soins donnés aux enfants. ⇒ puériculture; pédodontie. Maladies des enfants. ⇒ infantile; pédiatrie, pédopsychiatrie. Éducation des enfants. ⇒ pédagogie. Maltraiter un enfant. Enfant martyr. Bourreau d'enfants. Attirance sexuelle pour les enfants. ⇒ pédérastie, pédophilie. Livres d'enfants, pour enfants. Lit, voiture d'enfant. Bonne d'enfants. ⇒ nurse. Jardin d'enfants. — Collect. L'enfant : l'ensemble des enfants. La personnalité, le développement de l'enfant.♢ Spécialt Enfant à la naissance et peu après. ⇒ nouveau-né. Naissance d'un enfant. ⇒ accouchement. Enfant prématuré, placé en couveuse. Enfant mort-né. Enfants nés d'une même grossesse. ⇒ jumeau, quadruplés, quintuplés, triplés. Nourrir, allaiter un enfant. Sevrer un enfant. Changer un enfant. Bercer un enfant. Promener un enfant dans un landau, une poussette.♢ Adj. « Il apprit à connaître tout enfant la brutalité de la vie » (R. Rolland),dès sa première enfance.♢ Loc. C'est un jeu d'enfant : c'est très facile. ⇒ enfantin (cf. C'est l'enfance de l'art). Il n'y a plus d'enfants, se dit quand un enfant fait ou dit des choses qui ne sont pas de son âge. Il me prend pour un enfant, pour un naïf. Ne faites pas l'enfant : soyez sérieux (⇒ enfantillage) . Enfant terrible. Un enfant gâté. Bon enfant. ⇒ bon enfant.♢ ENFANT DE CHŒUR : enfant qui se tient dans le chœur pendant les offices pour assister le prêtre. — Fig. Personne naïve. « Bien que plus d'un soit chenu, je vous dis que ce sont des enfants de chœur » (Romains).2 ♦ Fig. Personne qui a conservé dans l'âge adulte des sentiments, des traits propres à l'enfance. « Je ne suis, hélas ! qu'un vieil enfant chargé d'inexpérience » (Bernanos). — Adj. ⇒ enfantin, infantile, puéril. Elle est restée très enfant. « Mon père disait tout honteux : [...] je suis plus enfant que toi » (Rousseau). « Il y a chez le Slave un côté enfant » (Balzac).3 ♦ Être humain à l'égard de sa filiation, fils ou fille. Les parents et leurs enfants. Les enfants de nos enfants. ⇒ petits-enfants. Vouloir des enfants. Ils ne peuvent pas avoir d'enfants (⇒ stérilité) . Elle attend un enfant : elle est enceinte. ⇒plais. héritier. Une mère de cinq enfants. L'aîné, le cadet de leurs enfants. Un enfant unique. Enfant légitime, naturel, adoptif, adultérin, incestueux. Enfant illégitime. ⇒ bâtard. Enfants du premier, du second lit. « Mademoiselle de Lespinasse était un enfant de l'amour » (Henriot),un enfant naturel. Un enfant trouvé, né de parents inconnus. Reconnaître, déclarer son enfant. Abandonner son enfant. — Fam. Faire un enfant à une femme. ⇒vulg. engrosser. Faire un enfant dans le dos. — Allus. bibl. L'enfant prodigue. — T. d'affection Mon (cher) enfant, mes (chers) enfants, se dit à des êtres plus jeunes, comme si on les considérait comme ses enfants. Bonjour, belle enfant !4 ♦ Par ext. Descendant. Les enfants d'Adam. ⇒ postérité.♢ Personne originaire (d'un pays, d'un milieu). Un enfant du peuple. « Patru était un enfant de Paris » (Sainte-Beuve). — Être humain considéré comme rattaché par ses origines à qqn ou à qqch. Les enfants de l'Église : les chrétiens. — ENFANTS DE M ARIE : congrégation catholique de jeunes filles qui ont une dévotion particulière à la Vierge Marie. Une enfant de Marie; fig. jeune fille chaste et naïve. — Anciennt ENFANT DE TROUPE : fils de militaire élevé dans une caserne, une école militaire. — Un enfant de la balle.5 ♦ Fig. Produit, ce qui provient de. « Le succès fut toujours un enfant de l'audace » (Voltaire). « Ce livre est enfant de la hâte » (Valéry).⊗ CONTR. Adulte.Synonymes :- bambin- marmot (familier)- mioche (familier)- môme (populaire)- mouflet (populaire)Personne naïve, ayant un caractère enfantinSynonymes :- gamin- gosse (familier)Fils ou fille de quelqu'unSynonymes :- héritier- progéniture (familier)- rejeton (familier)Descendant, postérité (surtout au pluriel)Synonymes :- fille- filsŒuvre concrète de quelqu'unSynonymes :- fruit- produit● enfant adjectif À l'âge de l'enfance : Encore enfant, tout enfant. Se dit de quelqu'un de naïf, de candide, d'un comportement spontané : Elles sont restées très enfants. ● enfant (synonymes) adjectif Se dit de quelqu'un de naïf, de candide, d'un comportement...Synonymes :- gamin (familier)- gosse (familier)- puérilContraires :- adulteenfantn. (et adj.)d1./d être humain, de la naissance jusqu'à l'âge de la puberté. Un spectacle pour enfants.|| Fig. Adulte qui se comporte de façon puérile. Ce sont de grands enfants. Elle fait l'enfant.|| adj. Rester très enfant.— Bon enfant: d'une simplicité un peu naïve et bienveillante. Ils sont bon enfant.d2./d Enfant de choeur: enfant qui sert la messe; fig. naïf.d3./d Fils ou fille, quel que soit son âge; personne, par rapport à ses parents. être l'aîné de six enfants.— Attendre un enfant: être enceinte.— Enfant naturel, plaisant, enfant de l'amour, né hors mariage.|| (Afr. subsah.) Neveu, nièce.d4./d (Afr. subsah.) Personne, qui par son statut social ou sa fonction, doit obéissance et respect à une autre.d5./d Descendant. D'après la Bible, nous sommes tous enfants d'Adam et ève.|| Personne originaire d'un pays, d'une région, d'un milieu. Un enfant de la bourgeoisie.— L'Enfant prodigue: jeune homme qui, dans l'évangile de Luc, quitte une famille heureuse et mène une existence désordonnée et misérable mais dont le retour est accueilli avec joie.— Fig. Enfant prodigue, qui, ayant quitté la maison paternelle, revient au foyer.|| Enfant de troupe: fils de militaire élevé aux frais de l'état, autref. dans une caserne, auj. dans une école militaire préparatoire.d6./d Terme de familiarité, d'affection. Mon (cher) enfant, en parlant à qqn de plus jeune que soi. Il ne faut pas vous décourager, mon enfant.d7./d Fig. Production, effet, résultat. "Ressentiments jaloux, noirs enfants du dépit" (Corneille).⇒ENFANT, subst.A.— [Être hum. du point de vue de son âge physique ou moral]1. [Âge physique] Être humain, sans différenciation de sexe, dans les premières années de sa vie et avant l'adolescence. Bel, jeune, petit enfant; enfant blond, rose, au maillot, à la mamelle. Un joli enfant de dix ans, qui a, dans une figure pâle deux grands yeux tout noirs, qui vous regardent comme des diamants (GONCOURT, Journal, 1865, p. 217) :• 1. ... Car n'avons-nous point toute la vie devant nous. La seule qui compte. Toute la vie éternelle. Et le vieillard n'a-t-il pas autant de vie devant soi que l'enfant au berceau.Sinon plus. Car pour l'enfant au berceau la vie éternelle, La seule qui compte est masquée par cette misérable vieQu'il a devant lui.PÉGUY, Le Porche du Mystère de la 2e vertu, 1911, p. 286.— Expr. Innocent comme l'enfant qui vient de naître. Quoiqu'il écrive depuis quelque temps déjà, il est innocent comme l'enfant qui vient de naître (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p. 265). Il n'y a plus d'enfants. Les actrices embrassaient le néophyte, (...) le directeur l'invitait à dîner. — Il n'y a plus d'enfants, dit Blondet (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 350).a) [P. réf. à l'Évangile]— [P. réf. à la parabole de l'enfant prodigue (St Luc, 15, 11-32)] Un enfant prodigue du parlement (MARAT, Pamphlets, Marat, l'ami du peuple, aux amis de la Patrie, 1792, p. 310). Eh bien, va comme l'enfant prodigue, va-t'en trouver ton père, et il sera touché de compassion (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 672).— [P. réf. à la naissance de Jésus] Sage comme l'enfant Jésus. Comme l'étoile des Mages Si sages Parmi ceux de l'Orient, Qui les mena par des plaines Lointaines Aux pieds du divin enfant, Je vais marchant avec elle Fidèle Comme les trois couronnés (M. DE GUÉRIN, Poésies, 1839, p. 111). Venez, fidèles, et adorons cet enfant nouveau-né (CLAUDEL, Gdes odes, 1910, p. 249).b) P. méton., B.-A. [L'enfant dans ses représentations plastiques] Cour encombrée de produits sculpturaux en plâtre (...), terre-neuve défendant un enfant nu contre un serpent (GONCOURT, Journal, 1856, p. 283). On peut voir une charmante fontaine, un enfant nu chevauchant un dauphin, presque à ras du sol (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 176).— En partic. [À propos d'un suj. relig.] Dans le salon une belle madone avec son enfant Jésus (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 400). Un Jésus en plâtre colorié, un bel enfant blond que portait saint Joseph (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 11).c) En appos. ou attribut avec valeur d'adj.— Adj. à valeur qualificative. Gervaise (...) entrait à peine dans sa quatorzième année, lorsqu'elle était accouchée du premier, Claude; et aucun de ses deux frères, ni Claude, ni Étienne, né plus tard, ne semblait souffrir d'une mère si enfant et d'un père gamin comme elle (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 43).♦ P. anal. [En parlant d'un inanimé concr.] Qui n'a pas atteint son plein épanouissement. Un cyprès enfant, un de ces petits plumages effilés en pinceau (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 264). Au fond un petit feu d'âtre, un feu jouet, un feu enfant tout gringalet, pas sérieux pour un sou (GIONO, Eau vive, 1943, p. 42).— Adj. à valeur déterminative. Le peuple enfant et fétichiste est doux, pieux, dévoué, inhumain, bestial selon l'humeur et l'occasion (ALAIN, Propos, 1921, p. 229).d) Spéc., au fém. Petite fille et, p. ext., jeune fille. J'ai subi le charme de grâce et de délicatesse qui émanait de cette enfant de vingt ans (BOURGET, Disciple, 1889, p. 120). Cette enfant est l'innocence même (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922 p. 595).2. En partic.a) [En parlant d'un être dans les premières années de sa vie] Enfant considéré dans son comportement caractéristique. Caprice, gaieté, joie, pleurs d'enfant. Des cantiques qui remuaient étrangement mon imagination d'enfant. (BOURGET, Disciple, 1889, p. 69). Vous savez, ce n'est rien, dit le docteur. Une simple maladie d'enfant (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 30).b) P. anal. [En parlant d'un adulte qui a conservé les particularités physiques ou morales d'un enfant]♦ Adulte qui offre, notamment dans son comportement physique, l'innocence, la fraîcheur d'un enfant. Être bon enfant. Elle avait gardé une candeur d'enfant, une virginité, toute la honte charmante de la passion qui s'ignore (ZOLA, Bête hum., 1890 p. 130). C'était un petit vieillard merveilleusement agile. Sur sa face de brique usée, tout émiettée, s'enchâssaient, comme deux joyaux, des yeux bleus d'enfant (FRANCE, Orme, 1897, p. 53).♦ Personne adulte peu évoluée, immature. Il avait une puérilité d'enfant de cinq ans dans un corps de colosse (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 852). Qu'il la déteste cette femme « avec son cerveau d'enfant, qui vous condamne à voir les plus grandes choses sous l'aspect du sensuel, du tendre, du gentil... » (MASSIS, Jugements, 1924, p. 225).— Expr. syntagm. et loc. Grand enfant. [En parlant d'un adulte] Quel grand enfant vous êtes! Et moi je suis là, qui vous écoute sérieusement (BECQUE, Parisienne, 1885, I, 3, p. 277). Enfant prodige; enfant sublime. Madame de Bargeton (...) aimait Monsieur de Chateaubriand de ce qu'il avait nommé Victor Hugo un enfant sublime (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 53). Enfant terrible. [En parlant d'un enfant qui met, par ses propos, son entourage dans des situations embarrassantes] P. ext. [En parlant d'un adulte] L'enfant terrible du parti (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 415). Vieil enfant gâté, pourri. Faire l'enfant. S'amuser à des choses puériles, avoir un comportement d'enfant. Vous faites l'enfant, Gustave (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 150). C'est un jeu d'enfant. À propos d'une chose simple, élémentaire. Il va à la ligne et recommence à écrire en disant : — Ceci, maintenant, n'est plus qu'un jeu d'enfant! (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 27). Les enfants s'amusent.B.— [Être hum. du point de vue de sa filiation]1. [Filiation naturelle] Fils ou fille. Enfant adultérin, incestueux, légitime, naturel, royal; avoir un enfant; enfant de l'amour. Un père altier et sensible qui a enseveli son unique enfant mâle (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 133). Je suis l'enfant unique du roi Polybe et de la reine Mérope (COCTEAU, Machine infern., 1934, III, p. 106).Enfants de France. ,,Princes, enfants légitimes des rois, et ceux qui descendent des aînés`` (Ac.).♦ Expr. fam. Faire un enfant. [Le suj. désigne un homme] Engendrer. Il avait voulu devenir peintre, il ne réussit qu'à faire un enfant à une grisette (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 64). [Le suj. désigne une femme] Synon. enfanter. Qu'elle fasse un enfant sans avoir de mari (PAGNOL, Fanny, 1932, I, 2e tabl., 6, p. 100). La mère et l'enfant se portent bien. Les annonces de naissances, dans les journaux, emploient la formule :« La mère et l'enfant se portent bien » (MONTHERL., Demain, 1949, I, 1, p. 705). C'est l'enfant de sa mère/de son père. On dit d'un enfant, c'est l'enfant de sa mère, pour dire qu'il lui ressemble, qu'il a toutes ses manières, qu'il en a toutes les vertus ou tous les défauts. Il se dit plus souvent en mal qu'en bien (J.-F. ROLLAND, Dict. mauv. lang., 1813, p. 58).♦ Expr. injurieuses. Enfant de cochon. Il gueule comme un enfant de cochon quand ça dépasse deux cents balles par mois (VERCEL, Cap. Conan, 1934. p. 99). Enfant de putain. Téléphone à la prison, enfant de putain! On va aller te chercher par les oreilles (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 436).— P. anal., rare. [En parlant d'un animal] Quand l'enfant de la marmotte sort de son trou (RAMUZ, Derborence, 1934, p. 125).— P. ext. (le plus souvent au plur.). Les descendants. Petits-enfants, enfants des hommes. Et les fautes des pères retomberont sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération (DUMAS père, P. Jones, 1938, V, 2, p. 196).2. P. anal. [Filiation spirituelle]a) [P. rapp. à une personnalité relig.] Personne placée sous le patronage d'un saint. Mais bientôt l'école puritaine de Jansénius vint démasquer la tactique des enfants de Loyola (PROUDHON, Confess. révol., 1849, p. 310). Quelque congrégation d'Enfants de Marie (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 94).b) [P. rapp. à Dieu, à une entité mythique ou symbolique] Enfant de Dieu, de l'Église. Les enfans gâtés de la fortune et des hasards (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 335). L'ouvrage le plus touchant peut-être de cet enfant des muses, (...) ce sont ces vers qu'il fit d'abord en allemand et qu'il traduisit en vers français (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 59).— Expr. Enfant du diable. On dit encore prov. et fig. que les menteurs sont enfans du diable (J.-F. ROLLAND, Dict. mauv. lang., 1813, p. 58).SYNT. Enfant de la Providence; enfant gâté de la fortune, du hasard, de la littérature.3. P. métaph. ou au fig.a) Produit de la nature. Le saule et les fleurs, aimables enfants de la terre (CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 229).b) Produit, conséquence d'une situation, d'une activité. Il [Lucrèce] s'est contenté de combattre l'existence des Scylles, des Centaures, de la Chimère, et de tous ces êtres fantastiques, enfants de la superstition et de la poésie (DELILLE, Trois Règnes Nature, 1808, p. X).— En partic. Produit d'une activité littéraire :• 2. Œuvre pâle et parfaite, pièce noble et sans force, enfant très délicate d'entre les dernières enfants de La Fontaine, cette fable elle-même n'est-elle point une ombre littéraire...VALÉRY, Variété II, 1929, p. 49.C.— [Être hum., jeune ou adulte, considéré comme membre d'un groupe soc. : famille, État]1. Être humain, adulte ou non, placé sous la tutelle, la protection de personnes, d'une communauté lui tenant lieu de parents. Je l'avais ramenée d'Espagne cinq ans auparavant. C'était une enfant abandonnée (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Confess. femme, 1882, p. 800). Elle songea brusquement à son livret d'enfant assistée (ZOLA, Rêve, 1888, p. 163). Quelle confiance on avait en lui! Il était l'enfant de la maison! (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 875).— Expr. syntagm. Enfant de la balle (cf. balle1 I B 1). Enfants perdus. Soldats envoyés en avant pour une action dangereuse, risquée. Le bois où ses deux enfants perdus étaient comme ensevelis (BALZAC, Chouans, 1829, p. 34). P. ext. Personne désignée comme bouc émissaire, abandonnée par ses proches. Enfant perdu de la politique astucieuse de Ferdinand VII (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 62). Enfants trouvés. ,,Enfants qu'on trouve exposés et dont le père et la mère ne se font pas connaître`` (Ac.). Enfant trouvé. Passager clandestin à bord d'un navire. Il [le capitaine Random] joua la surprise (...) et finit par dresser procès-verbal de la rencontre à bord d'un enfant trouvé; c'est le terme technique en pareille circonstance (SAND, Indiana, 1832, p. 280). Enfant de troupe. Fils de militaire placé sous la tutelle de l'État qui assume les frais de ses études. J'ai commencé par être enfant de troupe, gagnant ma demi-ration et mon demi-prêt dès l'âge de neuf ans, mon père étant soldat aux gardes (VIGNY, Serv. et grand milit., 1835, p. 36). Enfant de famille. Enfant favorisé par sa naissance, avantagé aux dépens des autres. Au fig. Un beau matin, elle [la fortune] m'avait tiré d'un abîme pour m'asseoir sur l'édredon et pour me faire enfant de famille (SAND, Mauprat, 1837, p. 179). Traiter qqn en enfant de bonne maison. On dit encore à quelqu'un qui a fait une faute, qu'on le traitera en enfant de bonne maison, pour dire qu'on le punira sans l'épargner (J.-F. ROLLAND, Dict. mauv. lang., 1813, p. 58).2. Être humain considéré dans des liens affectifs ou spirituels qui l'unissent à une personne, à une communauté ou à un pays :• 3. On fait la guerre en Amérique, pensai-je, je me ferai soldat, je combattrai les ennemis de mon pays. Mon pays! hélas! Ce sentiment était pour moi amer comme tous les autres. Enfant déshérité de ma patrie, elle me repousse, elle ne me trouve pas digne de la défendre! Qu'importe? Mon sang coulera pour elle...DURAS, Édouard, 1825, p. 212.— En partic.♦ Fam. et affectueux. [Dans la bouche d'une pers. plus âgée ou d'un rang supérieur s'adressant à des êtres proches] Mon enfant, mes enfants. Mes enfants, recevez la bénédiction du vieux bonhomme (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 646). Ma chère enfant, j'ai à vous apprendre une pénible nouvelle (AYMÉ, Cléramb., 1950, IV, 9, p. 235).Au fig. C'étaient les enfants chéris du prieur, ces bouquins poudreux, reliés en parchemin (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 207).♦ Natif d'une région, d'une ville. Enfant de Paris. La petite bastide (...) demeurait noyée dans l'ombre, perdue dans les ténèbres, introuvable pour quiconque n'était pas enfant du pays (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Champ d'oliv., 1890, p. 99). Cette enfant de Jérusalem transplantée en Amérique perdrait sans doute tout son charme. À Ne-wYork ou à Cleveland, elle serait simplement une petite juive de plus (THARAUD, An prochain, 1924, p. 292).♦ Être humain considéré dans ses liens avec un élément naturel. Ces fiers enfants de la nature [les Senneccas] se déterminèrent enfin à solliciter un congrès (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 3, 1801, p. 84).Rem. La docum. atteste a) Enfanticide, subst. masc. Meurtre d'un enfant. Synon. usuel infanticide. Un enfanticide. (...) Tant de filles vertueuses comptent leurs printemps par des meurtres (BOREL, Champavert, 1833, p. 241). b) Les mots composés
) Enfant-Dieu, subst. masc. Jésus. Cet Enfant-Dieu (...) a bien besoin d'être consolé (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1937, p. 92). Cf. aussi APOLL., Alcools, 1913, p. 89.
) Enfant-loup, subst. masc. Enfant élevé par des loups et vivant comme eux. L'un des ancêtres est incontestablement l'enfant-loup de la Hesse (...), sautant et galopant, découvert en 1344. Les loups avaient, raconte-t-on, creusé pour lui une fosse tapissée de feuilles et l'entouraient la nuit pour le protéger du froid (L. MALSON, Les Enfants sauvages, Paris, Union générale d'Éditions, 1964, p. 45).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Fin Xe s. « garçon ou fille en bas âge » (Saint Léger, éd. J. Linskill, 13 : Quant infans fud); en partic. ca 1100 « adolescent » (Roland, éd. J. Bédier, 3106); 2. 1180-90 « qui a le caractère, la conduite d'un enfant » tenir por enfant (A. DE PARIS, Alexandre, II, 599, in Elliot Monographs, p. 87); 3. 1532 terme d'amitié, d'affection (RABELAIS, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, chap. 15, p. 130). B. 1. Ca 1050 « garçon ou fille par rapport à sa filiation » (Alexis, éd. Chr. Storey, 54); 2. p. ext. 1538 « descendant » enfant de (EST.); 3. ca 1562 « être humain considéré comme rattaché par ses origines à qqn ou qqc. » les enfants de Dieu (BONIVARD, Advis et devis de la source de l'idolatrie..., p. 6 ds FEW t. 4, p. 660b); 4. XVe s. « celui qui est originaire d'une ville ou d'un milieu » enfant de bonne ville (Prov. communs ds Le Livre des proverbes fr., éd. Le Roux de Lincy, 1859, t. 1, p. 215); 5. 1640 « conséquence, effet de qqc. » (CORNEILLE, Cinna, I, 1; Enfants impétueux de mon ressentiment). Empr. au lat. class. infans, infantis « qui ne parle pas » d'où « tout enfant, jeune enfant ». Fréq. abs. littér. :50 0520. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 66 443, b) 85 894; XXe s. : a) 81 211, b) 61 292. Bbg. CHAUTARD (R.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 373. — COHEN 1946, p. 14. — Fiche (Une) de Radio-Canada. Vie Lang. 1971, p. 217. — GIR. 1834, p. 37. — GOHIN 1903, p. 373. — GOTTSCH. Redens. passim. — REINH. 1963, p. 165. — ROQUES (M.). Enfant de la balle. In : [Mél. Michaëlsson (K.)]. Göteborg, 1952, pp. 401-406. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 85.
enfant [ɑ̃fɑ̃] n. m.ÉTYM. XIe; du lat. infans, à l'accusatif infantem « qui ne parle pas », de in-, préf. négatif, et fari « parler », mot désignant d'abord « l'enfant en bas âge », puis « le jeune enfant », avant de remplacer en bas lat. les mots puer « l'enfant de six à quatorze ou quinze ans » et liberi « les enfants (au sens II) par rapport aux parents ».❖———1 Jeune être humain, dans l'âge de l'enfance (indépendamment de son sexe). || Toutes les grandes personnes ont été des enfants (→ 1. Personne, cit. 6, Saint-Exupéry).♦ Un, des enfants. ⇒ Petit; fille, fillette, garçon, garçonnet; fam. bambin, chiard, drôle (régional), galopin, gamin, gnard (pop.), gone (régional), gosse, lardon, loupiot, marmot, merdeux, 3. minot (régional), minouche, minouchet, mioche, miston (régional), môme, mômichon (et mômignard, mômillon), morveux, mouflet, moutard. || Un enfant qui vient de naître; un enfant en bas âge, au berceau, (vx) à la mamelle, au biberon. ⇒ Bébé, nourrisson, nouveau-né, poupard, poupon; 2. salé (petit); (vx) enfançon, enfantelet. || Enfant qui apprend à parler, à marcher (→ Développement, cit. 2, Rousseau). || Les premières sensations des enfants (→ Affectif, cit. 1, Rousseau). || Saisir l'enfant au berceau (→ Assigner, cit. 9, Duhamel). || Enfant à l'étroit dans ses langes (→ Amnios, cit., Rousseau). || Un petit enfant (valeur relative, en général entre l'âge de la parole et six ou sept ans). || Un jeune enfant. || Cet enfant grandit, est déjà grand, grandelet. — REM. Après le premier âge, enfant au sing. désigne plus souvent un garçon qu'une fille, à cause du genre grammatical. — Savoir parler aux enfants. || Noms d'affection donnés aux enfants : amour, ange, petit bonhomme, petite bonne femme, chat, chou, coco, poussin, rat… || Représentation des enfants (⇒ Amour, ange, angelot, chérubin, cupidon, putto; → Cupidon, cit. Fénelon). — Un enfant blond (⇒ Blondinet; → Chère tête blonde), roux (⇒ Rouquin), brun… || Joli enfant qui a des joues comme une pomme (cit. 9). — L'enfant était cramponné à sa jupe (→ Arracher, cit. 26, Sand). || Un pauvre enfant vêtu de noir (→ Asseoir, cit. 27, Musset). — Enfant maladif, fort (→ Battre, cit. 3, La Bruyère).♦ Enfant câlin, charmant, doux, gentil. || Un enfant calme et obéissant. || Enfant bruyant, capricieux, espiègle, mutin (→ Choquant, cit. 3, Rousseau), terrible, turbulent (⇒ Babouin [vx], coquin, diable, diablotin, garnement, polisson, vaurien). || Enfant vif comme un papillon (→ Causeur, cit. 1, Sand). || Enfant gâté, mal élevé, insupportable, difficile. || Les caprices (cit. 4, Rousseau) des enfants. || Enfant attentif (cit. 14, Bossuet). || Enfant candide, naïf. || Candeur, fraîcheur, innocence, naïveté des enfants. || La bienveillance (cit. 4, Rousseau), l'application (cit. 5, La Bruyère), l'indifférence (→ Adulte, cit., Mauriac), la paresse (→ Appliquer, cit. 36, La Bruyère) des enfants (→ aussi Ascendant, cit. 6, La Bruyère). || L'air innocent d'un enfant (→ Bégayer, cit. 6, Boileau). || Cet enfant est gai, équilibré. || Enfants à problèmes. || Enfants anormaux, arriérés (cit. 3, Duhamel; cit. 4, Mauriac), inadaptés, psychotiques, autistes, mongoliens. || Enfant abandonnique. — S'occuper d'un enfant. || Élever plusieurs enfants (→ ci-dessous, le sens II). || Soins donnés aux enfants. ⇒ Puériculture; crèche, garderie, jardin (d'enfants), maternelle, nursery, pouponnière. || Personnes chargées de s'occuper des enfants. ⇒ Gouvernante, jardinière (d'enfants), nurse; (anglic.) baby-sitter. — (Vieilli). || Bonne d'enfants. || Soigner les enfants. || Médecine des enfants : médecine infantile (⇒ Pédiatre, pédiatrie). || Éduquer un enfant (⇒ Pédagogie; instruction; école). || Instituteur, institutrice, pédagogue qui s'occupe de nombreux enfants. || Guider un enfant (→ Affectueusement, cit., Rolland). || L'éducation d'un enfant (→ Amas, cit. 13, Rolland). || De l'institution des enfants, chapitre des Essais de Montaigne. — Relations entre adultes et enfants. || Attirance sexuelle pour les enfants. ⇒ Pédophilie. — Choyer, aduler, cajoler un enfant. || Maltraiter un enfant. ☑ Bourreau d'enfants (→ ci-dessous Enfant martyr). — Kidnapper un enfant.1 Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez point, car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.Bible (Sacy), Évangile selon saint Marc, X, 14.2 Mais un fripon d'enfant (cet âge est sans pitié) […]La Fontaine, Fables, IX, 2.3 L'enfant sent ses besoins, et ne les peut satisfaire, il implore le secours d'autrui par des cris : s'il a faim ou soif, il pleure; s'il a trop froid ou trop chaud, il pleure; s'il a besoin de mouvement et qu'on le tienne en repos, il pleure; s'il veut dormir et qu'on l'agite, il pleure.Rousseau, Émile, I. N. B. Cette citation concerne aussi l'emploi collectif ci-dessous.4 Lorsque l'enfant paraît, le cercle de familleApplaudit à grands cris. Son doux regard qui brilleFait briller tous les yeux (…)Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,Ses pleurs vite apaisés (…)Hugo, les Feuilles d'automne, XIX.5 (…) je crois que la plupart des enfants sont des inspirés, des moyens pris par Dieu pour s'exprimer.Montherlant, la Relève du matin, p. 8.♦ Spécialt (l'emploi du lat. class. infans, opposé à puer, reste vivant). Enfant à la naissance et peu après. ⇒ Nouveau-né. || Naissance d'un enfant (⇒ Accouchement, naissance). || Enfant né viable. || Enfant prématuré, élevé en couveuse. || Enfant mort-né. || Enfants jumeaux (⇒ Jumeau; gémellité). || Enfants nés d'une même grossesse. (⇒ Triplés, quadruplés, quintuplés…). || Nourrir un enfant au sein, au biberon. ⇒ Allaitement, biberon (cit. 1), tétée; nourrice, nourrir. || Sevrer un enfant. || Bercer un enfant pour l'endormir (→ Assoupir, cit. 11, Lamartine; berceau, cit. 1, Rousseau). ⇒ Bercement. || Nettoyer, baigner, changer un enfant. || Peser un enfant (⇒ Pèse-bébé). || Promener un enfant dans un landau, une poussette. || Porter un enfant (→ Baller, cit. 3, Colette). || La layette d'un enfant. ⇒ aussi Barboteuse, bavette, brassière, chausson, couche, grenouillère, maillot; bonnet, bourrelet (vx). || Aliments pour enfant. → Baby-food (anglic.).5.1 Éternité du criDe l'enfant qui sembleNaître de la douleurQui se fait lumière.Yves Bonnefoy, Poèmes, « La Terre », p. 283.♦ … d'enfant : pour enfant. || Chaise, lit d'enfant.♦ (Syntagmes figés). || Enfant terrible, particulièrement difficile à élever et à supporter (→ ci-dessous, les valeurs figurées).6 Les enfants malheureux sont souvent, par dépit et ressentiment, des enfants terribles.A. Maurois, Lélia, I, IV, p. 43.♦ Enfant martyr, qui est soumis régulièrement à de mauvais traitements.6.1 (…) tous ces horribles faits divers : enfants martyrs, enfants noyés par leur propre mère.S. de Beauvoir, les Belles Images, p. 73.♦ Enfant prodige, d'une précocité extraordinaire. || Mozart fut un enfant prodige.♦ Enfant sauvage : enfant élevé hors de tout groupe humain (par des animaux, etc.). || Les enfants-loups.6.2 La littérature sur les enfants-loups fortement teintée de légende, ne livre guère de données scientifiques sur ce que serait l'homme vivant sur son seul fonds génétique.A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. II, p. 28.♦ En comp. (→ aussi ci-dessous Enfant-Dieu) :6.3 (…) comme dans Shakespeare quand le jeune héritier du trône, l'enfant-roi aux cheveux coupés en frange, a été égorgé malgré les aboiements affolés du petit épagneul entendant approcher les pas des meurtriers.Claude Simon, le Palace, p. 89.6.4 Les enfants m'ont touché. La voix de l'enfant-homme est bien autrement pénétrante que celle des femmes que j'ai toujours trouvée criarde et peu expressive (…)E. Delacroix, Journal, 7 sept. 1854.♦ Collectivt. || L'enfant : l'ensemble des enfants. ⇒ Enfance, 2. (→ aussi ci-dessus, cit. 3). || L'imagination, la personnalité de l'enfant. || Étapes de la vie de l'enfant. || Développement (cit. 2), croissance de l'enfant. || Morphologie, physiologie de l'enfant. || Les maladies de l'enfant. — L'apprentissage du langage par l'enfant. || Le babil, les cris de l'enfant (→ Acéré, cit. 3). ⇒ Babil, babiller (cit. 6, Duhamel); balbutiement, balbutier; gazouillement, gazouiller (→ Bêler, cit. 1, Lamartine); lallation; préverbal; vagir, vagissement. || Le langage, la syntaxe, le vocabulaire de l'enfant. — La psychologie, l'affectivité de l'enfant.6.5 L'enfant n'est que lui, ne voit que lui, n'aime que lui, et ne souffre que de lui : c'est le plus énorme, le plus innocent et le plus angélique des égoïstes.Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. II, p. 204.6.6 L'enfant, Victor Hugo et bien d'autres l'ont vu ange. C'est féroce et infernal qu'il faut le voir. D'ailleurs la littérature sur l'enfant ne peut être renouvelée que si l'on se place à ce point de vue. Il faut casser l'enfant en sucre que tous les Droz ont donné jusqu'ici à sucer au public. L'enfant est un petit animal nécessaire. Un chat est plus humain.J. Renard, Journal, 18 févr. 1890.♦ L'enfant Jésus : Jésus dans son enfance; image le représentant. ☑ Beau, sage comme l'enfant Jésus : très beau, très sage. — ☑ Le divin enfant [divinɑ̃fɑ̃] : Jésus. — En comp. || L'Enfant-Dieu. — ☑ Enfant de chœur : enfant qui se tient dans le chœur pendant les offices pour servir le prêtre (→ Cristallin, cit. 2). || Apprendre le chant aux enfants de chœur (⇒ Manécanterie, psallette). ☑ Il n'a pas l'air d'un enfant de chœur : ce n'est pas un naïf.7 Et ces enfants de chœur plus beaux que rien qui soit au monde,Leurs soutanettes écarlates, leurs surplis jolis,Et les lourds encensoirs bercés de leurs mains apâlies (…)Verlaine, Dédicaces, « Laurent Thailhade ».8 Bien que plus d'un soit chenu et habillé de vert, je vous dis que ce sont des enfants de chœur.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XVII, p. 124.♦ ☑ Loc. C'est un jeu d'enfant : cela ne présente aucune difficulté. ⇒ Enfance (c'est l'enfance de l'art), enfantin, facile.♦ ☑ Il n'y a plus (y a plus) d'enfants, se dit à propos d'enfants dont les paroles, les actes ne sont pas de leur âge.9 Ah ! Il n'y a plus d'enfants.Molière, le Malade imaginaire, II, 8.♦ ☑ Innocent (pur…) comme l'enfant qui vient de naître (souvent iron.).♦ Adj. || Lorsque j'étais enfant, tout jeune, tout petit. || Tout enfant que j'étais (→ 1. Canon, cit. 1). — Ellipt. || Ce que j'ai fait, enfant, encore enfant (→ Apprendre, cit. 23).10 Enfant, j'aimais comme eux à suivre dans la plaineLes agneaux pas à pas, égarés jusqu'au soir (…)Lamartine, Nouvelles méditations, « Préludes ».♦ (Après un n. propre). || Un portrait de Louis XIV enfant.2 Homme, femme très jeune (par rapport à la norme implicite du contexte en matière de maturité). ⇒ Adolescent. || C'est encore un enfant, une enfant. || Coquette qui affole (cit. 1) un enfant.11 J'avais donc dix-huit ans ! j'étais donc plein de songes ! (…)J'étais un dieu pour toi qu'en mon cœur seul je nomme :J'étais donc cet enfant, hélas, devant qui l'hommeRougit presque aujourd'hui !Hugo, les Feuilles d'automne, XIV.REM. Cet emploi est rare, en parlant d'une femme. || Elle est encore un enfant (→ ci-dessous le n. f.). || « Le commencement d'une femme dans la fin d'un enfant » (→ Adolescence, cit. 1, Hugo).3 N. f. || Une enfant : une jeune femme, une jeune fille (avec une connotation condescendante). || C'est une charmante enfant. || Une pauvre enfant, malheureuse et délaissée (→ Compatissant, cit. 2).12 Excusez ma tendresse pour une enfant dont je n'ai jamais eu aucun sujet de plainte.4 N. et adj. Personne qui a conservé dans l'âge adulte des sentiments, des traits propres à l'enfance ou qui se comporte comme un enfant dans certaines circonstances. || C'est un enfant, un grand enfant, un vieil enfant (→ Coloriage, cit.). || Il sera toute sa vie un enfant. — Adj. || Il a un côté enfant (→ Civiliser, cit. 3). ⇒ Gamin, gamine. || Il, elle est très enfant. || Une femme enfant. — REM. Alors que l'emploi subst. est souvent métaphorique (ci-dessous, cit. 15, 16 et 17), l'emploi adj. (cit. 13 et 14) est mieux lexicalisé.13 Elle a grand besoin de cet exemple pour se former; elle est enfant au delà de ce qu'on peut imaginer, et Madame la Dauphine est une merveille d'esprit, de raison et de bonne éducation.Mme de Sévigné, Lettres, 799, 12 avr. 1680.14 (…) nous lisions tour à tour sans relâche et passions les nuits à cette occupation (…) quelquefois mon père, entendant le matin les hirondelles, disait tout honteux : Allons nous coucher; je suis plus enfant que toi.Rousseau, les Confessions, I.15 Pardonnez-moi, ô grands poètes, qui êtes maintenant un peu de cendre et qui reposez sous la terre ! pardonnez-moi ! Vous êtes des demi-dieux, et je ne suis qu'un enfant qui souffre.A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, II.16 Heureux et confiant, cet homme est un enfant qui joue : il ne croit pas à sa mort; il ne la pense même pas.André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », V, p. 141.17 Je ne suis, hélas ! qu'un vieil enfant chargé d'inexpérience, et vous n'avez pas grand'chose à craindre de moi. Redoutez ceux qui vont venir, qui vous jugeront, redoutez les enfants innocents car ils sont aussi des enfants terribles (…) redevenez vous-mêmes des enfants, retrouvez l'esprit d'enfance.Bernanos, les Grands Cimetières sous la lune, p. 262.♦ ☑ Loc. Vous le prenez pour un enfant, pour plus naïf qu'il n'est. ☑ Traiter qqn en enfant, ne pas le prendre au sérieux (→ Babiole, cit. 1). — ☑ Faire l'enfant : badiner comme un enfant; s'amuser à des choses puériles, futiles ou, encore, s'entêter dans un caprice, affecter l'ignorance, l'innocence.18 Ils me rient au nez, me disent que je fais l'enfant (…)Marivaux, la Double Inconstance, II, 1.19 Pendant que les philosophes radotent et font les enfants (…)Rousseau, Émile, III.20 — Elle a dix-huit ans, César ! Dix-huit ans ! Elle finira comme sa tante Zoé ! (…) Qui l'aurait dit ? Une petite Sainte-N'y-Touche, qui faisait la pudeur, qui faisait l'enfant ! — Pourvu qu'elle ne le fasse pas pour de bon !M. Pagnol, Marius, IV, 4.♦ ☑ Les enfants s'amusent, se dit plaisamment d'adultes qui se livrent à une occupation puérile.♦ ☑ Un enfant gâté : une personne qui a l'habitude de voir tous ses caprices satisfaits. || Caprices d'enfant gâté.♦ ☑ Un enfant terrible : celui qui, par une sincérité imprudente, par des incartades, des coups de tête, compromet les siens. || L'enfant terrible d'un parti, d'un groupe : un membre qui aime à manifester son indépendance d'esprit.♦ ☑ Bon enfant, n. et adj. ⇒ Bon (cit. 54, 54.1 et 55). || Cadet Rousselle est bon enfant (chanson populaire). || Le commissaire est bon enfant, pièce de Courteline.———II1 Être humain (généralement jeune) à l'égard de la filiation; fils ou fille (soit dans des contextes particuliers, soit avec un compl. de nom ou un possessif). || Femme qui donne la vie à un enfant. ⇒ Conception; génération; concevoir, engendrer. || Attendre un enfant : être enceinte. ⇒ Porter; grossesse. || Avoir (→ ci-dessous, cit. 26), mettre au monde un enfant, donner le jour à un enfant. ⇒ Accoucher, enfanter. Péj. || Les pondeuses (cit.) d'enfants. || Elle pondait (cit. 4) un enfant tous les ans. || Mal d'enfant. ⇒ Accouchement, parturition (→ Accoucher, cit. 2; clinique, cit. 2).20.1 Les femmes mettaient les enfants au monde, simplement accroupies dans l'ombre de la tente, soutenues par deux femmes, le ventre serré par la grande ceinture de toile.J.-M. G. Le Clézio, Désert, p. 23.♦ ☑ Loc. fam. Faire un enfant. a (Le sujet désigne une femme). Concevoir, porter, mettre au monde un enfant.b (Le sujet désigne un homme). || Faire un enfant à une femme, la rendre enceinte.♦ Les parents d'un enfant; un enfant et ses parents. || Les parents de l'enfant; l'enfant et ses parents. ⇒ Ascendance, famille, parenté; père (et cit. 2, 5), mère. || Prépondérance des caractères maternels, paternels chez un enfant. ⇒ Matroclinie, patroclinie. || Il, elle a eu un enfant, deux… enfants, de nombreux enfants. ⇒ Descendance, fils, fille; héritier, rejeton; lignée, postérité, progéniture. ☑ (Loc. vieillie). Être chargé d'enfants. || Une ribambelle d'enfants. ⇒ Couvée, marmaille. || Enfants mineurs; enfants majeurs. || Enfant unique. — Enfant de famille; enfant de bonne, de grande famille. || Cet enfant a perdu ses parents. ⇒ Orphelin. — Enfant légitime, né de parents unis par le mariage. || Enfants du premier lit, du second… lit. || Désavouer un enfant. ⇒ Désaveu. || Déshériter un enfant. ⇒ Exhérédation. || Enfant adoptif. ⇒ Adoption. || Enfants nés hors du mariage. ⇒ Illégitime, naturel; adultérin, incestueux. ☑ Un enfant de l'amour : un enfant naturel. ⇒ Bâtard. || Reconnaître un enfant naturel. ⇒ Reconnaissance. || Déclarer un enfant en mairie. || Légitimer un enfant naturel. ⇒ Légitimation. || Abandonner, exposer un enfant. ⇒ Abandon, exposition. || Enfant de père et de mère inconnus. ☑ Enfant trouvé (⇒ Champi), qu'on a trouvé alors qu'il était abandonné par ses parents, par sa mère. || Enfants assistés. ⇒ Assistance, assisté, pupille. — Enfant putatif. || Supposition d'enfant. — Enfant à charge (peut s'interpréter aussi au sens I).♦ L'enfant, les enfants de qqn, son enfant, ses enfants. || L'enfant unique d'un couple. || Les enfants d'Édouard. — (Avec le poss.). || Une mère et ses enfants. || C'est son enfant préféré, le préféré de, parmi ses enfants. || Ils sont venus avec, sans leurs enfants. || Le plus âgé (⇒ Aîné), les plus jeunes (⇒ Benjamin, cadet, dernier-né, puîné) de leurs enfants. || M. et Mme X et leurs enfants. || M. X, sa femme et ses enfants; Mme Y, son mari et ses enfants.21 Les époux contractent ensemble, par le seul fait du mariage, l'obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants.Code civil, art. 203.22 L'enfant, à tout âge, doit honneur et respect à ses père et mère. Il reste sous leur autorité jusqu'à sa majorité ou son émancipation.Code civil, art. 371, 372.23 Les enfants peut-être seraient plus chers à leurs pères, et réciproquement les pères à leurs enfants, sans le titre d'héritiers.La Bruyère, les Caractères, I, 67.24 Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires,Seigneur; quand on a vu dans sa vie, un matin,Apparaître un enfant, tête chère et sacrée,Petit être joyeux,Si beau, qu'on a cru voir s'ouvrir à son entréeUne porte des cieux (…)Lorsqu'on a reconnu que cet enfant qu'on aimeFait le jour dans notre âme et dans notre maison,Que c'est la seule joie ici-bas qui persisteDe tout ce qu'on rêva,Considérez que c'est une chose bien tristeDe le voir qui s'en va !Hugo, les Contemplations, « À Villequier ».25 Quand elle eut un enfant, il le fallut mettre en nourrice. Rentré chez eux, le marmot fut gâté comme un prince. La mère le nourrissait de confitures; son père le laissait courir sans souliers, et, pour faire le philosophe, disait même qu'il pouvait bien aller tout nu, comme les enfants des bêtes.Flaubert, Mme Bovary, I, 1.26 Te rappelles-tu cette époque, mon doux maître, où nous faisions des vœux, pour avoir un enfant, dans lequel nous renaîtrions une seconde fois, et qui serait le soutien de notre vieillesse ?Lautréamont, les Chants de Maldoror, I.27 Enfant perdu, trouvé, sans état civil, sans papiers, je suis surtout heureux de ne devoir rien qu'à moi-même.Gide, Œdipe, I.28 Mademoiselle de Lespinasse était un enfant de l'amour. Si le nom de sa mère est connu (…) celui de son père a été longtemps ignoré (…)Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 197.28.1 (…) elle venait tout le temps m'assassiner avec notre enfant, me montrant son ventre et ses seins, et me disant qu'il allait naître d'un moment à l'autre, elle le sentait qui bondissait déjà.S. Beckett, Premier amour, p. 53.♦ ☑ L'enfant prodigue (par allusion au fils qui, dans une parabole de l'Évangile, Luc, XV, 11-32, dissipe sa part et revient repentant au foyer où il est chaleureusement accueilli) : enfant que l'on accueille avec joie à son retour au foyer qu'il avait depuis longtemps abandonné. || Tuer le veau gras pour le retour de l'enfant prodigue. — Le Retour de l'enfant prodigue, œuvre d'André Gide.♦ L'enfant chéri. → Chérir, cit. 14 et 16.♦ Traiter qqn comme l'enfant de la maison (→ Apprenti, cit. 2).REM. 1. Par rapport au sens I, cette valeur — sauf avec le possessif — n'est pas toujours distincte hors contexte. Les phrases « les enfants, venez à table »; « les enfants, fini de jouer » peuvent correspondre aux deux sens, selon qu'il s'agit des enfants d'une même famille appelés par leurs parents, ou non. Les X viendront avec les enfants correspond à : avec leurs enfants.2. Par rapport à fils et à fille, le mot enfant, au sens II, subit des contraintes du fait du sens I. On dira plus facilement : son fils, sa fille a dépassé cinquante ans, est déjà âgé, que : son enfant… L'emploi des adj. est lui aussi moins libre (cf. son fils aîné, son grand fils, etc., impossibles avec enfant).3. Les traits sémantiques communs aux sens I et II sont « être humain » et « considéré indépendamment du sexe ». Enfant, sur ce plan, s'apparente à homme (I.) et s'oppose à femme. Mais homme, possédant aussi (II.) le trait « sexe déterminé », est dans une situation différente.2 Appellatif. a Au masc. sing., avec le possessif. || Mon enfant, se dit à une personne plus jeune que le locuteur (qu'il s'agisse d'un enfant assez grand ou d'un adulte) et marque une bienveillance condescendante ou affectueuse. → Mon fils, ma fille; adieu, cit. 6; assiette, cit. 8; boire, cit. 43.b Au fém., s'adressant à une femme (le locuteur est en général un homme). || Mon enfant, ma belle enfant, ma chère enfant (légèrement archaïque ou ironique). → Mon petit, ma petite.28.2 (…) Va-t'en, ma pauvre enfant (…)Molière, les Femmes savantes, II, 6.28.3 Mon enfant, ma sœur,Songe à la douceurD'aller là-bas vivre ensemble !Baudelaire, le Spleen de Paris, XVIII, « L'invitation au voyage ».c Au plur., avec ou sans possessif. || Bonjour, mes enfants, les enfants ! || Dites-donc, les enfants, on ne s'ennuie pas ici ! || Eh bien, mes enfants. → Mes agneaux, mes cocos, etc.3 Enfant(s) de… : descendance de… ⇒ Descendant, petits-enfants. || Une grande fête familiale a réuni les enfants de notre voisine pour son quatre-vingtième anniversaire. || Les enfants d'Adam, d'Israël… ⇒ Postérité, race.29 Des enfants de Japet toujours une moitiéFournira des armes à l'autre.La Fontaine, Fables, II, 6.30 Partez, enfants d'Aaron, partez.Racine, Athalie, IV, 6.♦ Sans complément :31 Et les fautes des pères retomberont sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération.A. Dumas père, P. Jones, V, 2, in T. L. F.♦ Personnes rattachées par leurs origines à qqn ou à qqch. || Les enfants de France : les enfants légitimes du roi de France et ceux qui descendent des aînés (→ Baptismal, cit. 2). || Les enfants de Dieu, par la grâce. || Les enfants de l'Église : les chrétiens. — Au sing. || Un enfant égaré (cit. 26) de l'Église.32 On appelle figurément les enfans de Dieu, les enfans de l'Église, les bons chrestiens; les enfants du Diable, les meschants, et sur tout les menteurs.Furetière, Dictionnaire, art. Enfant.33 Mais il (le Verbe) a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu à tous ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, qui ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu même.Bible (Sacy), Évangile selon saint Jean, I, 12-13.♦ ☑ Enfants de Marie : congrégation catholique de jeunes filles qui ont une dévotion particulière à la Vierge Marie. Au sing. || Une enfant de Marie. Fig. Jeune fille chaste et naïve. || C'est une enfant de Marie et son frère un boy-scout.♦ Les enfants de la patrie.34 Ainsi la Grèce en vous trouve un enfant rebelle ?Racine, Andromaque, I, 2.35 Allons, enfants de la patrie,Le jour de gloire est arrivé !Rouget de Lisle, la Marseillaise, I.♦ Littér. et vx. ☑ Les enfants de la Louve : les Romains. ☑ Les enfants de Mars, de Bellone : les guerriers. ☑ Les enfants d'Apollon : les poètes (le sing. est possible).♦ ☑ Loc. fam. Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.4 ☑ Loc. (le sing. est normal). Anciennt. Enfant de troupe : fils de militaire élevé dans une caserne, dans une école militaire.36 (…) j'ai commencé par être enfant de troupe, — gagnant ma demi-ration et mon demi-prêt dès l'âge de neuf ans, mon père étant soldat aux gardes.A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, I, V.37 Il a d'abord été enfant de troupe à La Flèche, comme fils d'officier (…) tu vois (…) Seulement il s'est foulé un genou en faisant des exercices.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, V, p. 40.♦ ☑ Un enfant de la balle. ⇒ Balle (cit. 5 et 6).38 Et le plus amer de tout, c'était que Suzanne était une vraie femme de théâtre, presque une enfant de la balle.G. Duhamel, Chronique des Pasquier, IX, XX, p. 253.5 Celui, celle qui est originaire de (un pays, un milieu). ⇒ Citoyen, natif. || Un enfant du midi. || Un enfant de Paris, de Belleville. || Un titi parisien, enfant des faubourgs (→ Gavroche, poulbot). || Celui qui porte l'empreinte de sa classe d'origine, de son temps… || Un enfant du peuple. || Un enfant du siècle. — La Confession d'un enfant du siècle, roman d'Alfred de Musset.39 Moins dominé que les autres par la question religieuse, en sa qualité d'enfant du dix-neuvième siècle, le magistrat eut au cœur une féroce épouvante, car il put alors contempler le drame de la vie intérieure de Véronique (…)Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 761.40 Olivier Patru (…) était un enfant de Paris, un des enfants les mieux doués de cette bourgeoisie la plus aimable de l'univers : avec les qualités il en eut aussi plus d'un défaut, et tout d'abord le trop de mollesse.Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 5 janv. 1852, t. V, p. 276.41 Chacun (…) ne ressemble qu'à lui-même, selon sa nature et sa condition, aristocrate comme Octave, enfant du peuple comme Julien (…)Émile Henriot, les Romantiques, p. 362.6 Fig. et littér. Produit, ce qui provient de. || Les personnages d'un romancier sont les enfants de ses rêves. || Le succès, enfant de l'audace (cit. 6). || La vengeance, enfant de la colère.42 Impatients désirs d'une illustre vengeance (…)Enfants impétueux de mon ressentiment (…)Corneille, Cinna, I, 1.43 (…) si je n'avais pour vous qu'un goût ordinaire, que ce goût léger, enfant de la séduction et du plaisir, qu'aujourd'hui pourtant on nomme amour (…)Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LXVIII.44 Ce livre est enfant de la hâte.Valéry, l'Idée fixe, p. 9.❖DÉR. Enfançon, enfantelet, enfanter, enfantin. — V. Enfantillage.
Encyclopédie Universelle. 2012.